L'Etat dégaine toujours un peu plus son carnet de chèques. Devant la persistance de l'épidémie de Covid-19, Bruno Le Maire a annoncé jeudi soir, au côté de son collègue de la Santé, Olivier Véran, un «élargissement» des secteurs professionnels pouvant, désormais bénéficier du «fonds de solidarité», créé au printemps pour aider les entreprises les plus touchées par la crise. «Ce fonds de solidarité est réservé depuis le mois de juillet aux secteurs du tourisme, de l'événementiel, de la culture, du sport mais certaines activités en étaient exclues alors qu'elles sont directement impactées», a expliqué le ministre de l'Économie et des Finances, précisant les nouveaux secteurs qui auront droit à une aide allant de 1 500 à 10 000 euros. «Je pense aux fleuristes, aux blanchisseries, aux bouquinistes des quais de Paris […], je pense aux arts de la table puisqu'il y a moins de restaurants ouverts, je pense aux graphistes, a précisé Le Maire. Nous voulons accompagner chacune de ses professions.»
Au total, ce sont plus de 30 corps de métiers qui seront concernés, soit «75 000 entreprises supplémentaires», a calculé Bercy. Ces entreprises n'auront pas non plus à payer leurs cotisations à l'Urssaf pour la période de février à mai. Et l'accès au fonds de solidarité sera désormais ouvert aux entreprises jusqu'à 50 salariés (au lieu de 20 jusqu'ici) et «sans limite de chiffres d'affaires», a souligné Le Maire. Cette aide était jusqu'ici réservée aux entreprises fermées administrativement ou qui avaient perdu 80% de leur chiffre d'affaires. «Nous l'ouvrons aux entreprises qui connaissent une perte de 70% de leur chiffre d'affaires», a annoncé le ministre de l'Economie. Depuis le confinement, 1,7 million d'entreprises ont bénéficié de ce fonds de solidarité. Un coût pour l'Etat de 6 milliards d'euros.
Par ailleurs, le gouvernement agrandit également le parapluie du chômage partiel. Les entreprises des secteurs du tourisme, de l’événementiel, de la culture ou du sport pourront bénéficier d’une prise en charge à 100% avec aucun reste à charge jusqu’à la fin de l’année 2020. Les bars et les restaurants des métropoles, qui connaissent une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50% à cause des restrictions décidées par l’Etat pour freiner la propagation du virus, seront désormais exonérés de cotisations sociales jusqu’au retour à la normale. De quoi réactualiser, alors que les débats ont commencé cette semaine en commissions à l’Assemblée nationale, les lignes de crédits du budget de l’Etat et de la sécurité sociale pour 2021.