L'exécutif ne bougera pas avant Noël. Voire début 2021. Alors que certains de nos voisins, face à la nouvelle accélération de l'épidémie de Covid-19 en Europe, ont annoncé des tours de vis supplémentaires, le gouvernement n'a pas l'intention d'aller au-delà des mesures déjà en place : couvre-feu à 20 heures (sauf le soir du réveillon de Noël), maintien des lieux culturels fermés tout comme des bars et des restaurants… «Ces mesures […] ont considérablement freiné la circulation du virus et nous permettent aujourd'hui d'aborder la période des fêtes dans une situation sanitaire moins dégradée que celle de la plupart de nos voisins européens», s'est félicité lundi Gabriel Attal, à l'issue d'un Conseil des ministres qui s'est déroulé – confinements du président de la République et du Premier ministre obligent – en visioconférence. Le porte-parole du gouvernement a donné des nouvelles de la santé du chef de l'Etat, déclaré positif au Covid-19 jeudi dernier : selon son médecin, Emmanuel Macron, «à l'isolement» depuis la résidence présidentielle de la Lanterne à Versailles, «présente encore des symptômes» mais son état est «stable».
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«Le couvre-feu peut suffire»
L'exécutif tient donc le cap de son déconfinement annoncé le 10 décembre par Jean Castex. «A ce stade», a expliqué Attal, il n'y a «pas de mesures envisagées» autres que ce qui est déjà en place. Mais une partie du gouvernement se réunira en début de semaine prochaine autour d'Emmanuel Macron «pour faire un point sur la circulation du virus», a simplement noté le porte-parole du gouvernement. Dans l'entourage du ministre de la Santé, Olivier Véran, on regarde de très près l'évolution du «plateau» des contaminations observé depuis quelques semaines. «Le couvre-feu peut suffire à stabiliser ou à casser la courbe», espère-t-on. Certes, admet-on, le virus circule plus rapidement ces derniers jours mais, fait-on également remarquer, le «taux de positivité reste stable». «Avec le déconfinement et à l'approche des fêtes, les Français sont sortis et ont été beaucoup plus nombreux que d'habitude à se faire plus tester», dit-on. D'où – peut-être – une raison dans la hausse des contaminations déclarées ces derniers jours.
À chaque fois que la France confine, on nous dit qu’on est liberticides.
— Jean-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) December 21, 2020
À chaque fois qu’un pays fait un peu plus que nous, on nous dit qu’on est laxistes.
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«La France a bien anticipé son second confinement. Ça embête peut-être certains de le reconnaître mais c'est une réalité, poursuit-on dans l'entourage de Véran. Les Anglais ferment avant Noël mais ils n'avaient pas fermé en octobre !» Ils avaient même rouvert leurs pubs début décembre et autorisés le public à revenir (en petit nombre) dans les stades. «Nous avons pris nos responsabilités au bon moment», a insisté Attal lundi midi. Les durcissements constatés chez nos voisins ? «Des mesures prises en catastrophe et qui convergent vers des mesures que nous avons nous-mêmes prises en anticipation depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, a-t-il ajouté. Des mesures parois perçues comme très dures voire trop dures.» Son collègue des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a résumé la difficulté de l'exécutif dans cette crise sanitaire : «A chaque fois que la France confine, on nous dit qu'on est liberticides. A chaque fois qu'un pays fait un peu plus que nous, on nous dit qu'on est laxistes.»
Reste que relancé à deux reprises sur la question, Attal n’a pas confirmé que les lieux culturels rouvriraient bien le 7 janvier et les restaurants le 20 janvier.