«Les hommes, qui conservent la majorité des postes de
responsabilité, ont de plus en plus peur de manifester trop d'attention à leurs collègues ou subordonnées féminines, et ces dernières finissent par pâtir d'une telle distanciation.»
RONALD GREEN. Spécialiste des affaires de harcèlement sexuel, l'avocat new-yorkais défend les entreprises contre leurs employés, mais nie être un croisé de la vertu.
En voulant donner dans la veine dantesque, l'inscription à la porte de tout lieu de travail serait donc: «Abandonnez toute libido, vous qui entrez ici.» Ronald Green, dont le cabinet new-yorkais est devenu une autorité incontournable en matière de harcèlement sexuel entre collègues de bureau, n'est pas loin de le penser. «Où commence le véritable sexual harassment, à partir de quel genre de galanteries de la part d'un homme, de quel degré de transparence d'une robe de la part d'une femme? C'est évidemment une question très délicate», à laquelle cet avocat se garde bien de fournir une réponse tranchée. «Je dirais qu'une attitude, ou une tenue, pose problème quand elle va au-delà de ce qu'une personne raisonnable trouverait déraisonnable.»
Au 14e étage d'un imposant bâtiment de Park Avenue, dans le saint des saints du monde des affaires, seules les jeunes standardistes s'autorisent quelques minauderies maquillées. Pour le reste, le quartier général de Epstein, Becker & Green, 215 avocats répartis dans 11 bureaux aux Etats-Unis, ne prête en rien à la gaudriole.
La cinquantaine joviale, en