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Portrait

VLADISLAV STARKOV. Un patron de presse contre Boris Eltsine . ""Argoumenti i fakti""

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publié le 27 avril 1995 à 2h41

VLADISLAV STARKOV. Le rédacteur en chef du plus grand hebdomadaire

russe «Argoumenti i fakti», qui tire à 5 millions d'exemplaires, ne croit plus en Boris Eltsine.

Un patron de presse contre Boris Eltsine

Un ancien hôtel particulier de riche marchand moscovite, devenu institut militaire soviétique pendant quelques décennies, accueille désormais sous ses colonnes de stuc la ruche rédactionnelle d'Argoumenti i fakti (Faits et arguments), principal journal russe et ancien plus grand tirage du monde (34 millions d'exemplaires) au temps de l'Union soviétique. Vladislav Starkov, 55 ans, toujours impeccablement mis, a pour l'instant dérogé pour cause de déménagement à l'une de ses habitudes favorites: inviter à déjeuner dans son bureau un ministre, une chanteuse célèbre, bref le Tout-Moscou dont son journal est une Bible hebdomadaire. Là, autour de verres de vodka, on se livre à l'activité adorée des intellectuels russes, refaire le monde, mais l'homme qui dirige depuis seize ans cette publication inclassable n'oublie jamais sa ligne de mire: «Le lecteur. Nous travaillons en fonction de ce que nous demandent les lecteurs. Vous aussi, non?»

Comme tous les matins à midi, Vladislav Starkov a achevé une courte conférence de rédaction avec les chefs de service et de «cahiers», thématiques ou régionaux. Sur douze pages hebdomadaires, Argumenti i fakti prétend non seulement «tout dire» de l'actualité, publier les interviews qui ne sont pas ailleurs (à son retour à Moscou, Alexandre Soljenits

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