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Libération
Portrait

RITA ZÉNIDÉ. Cette enseignante de Metz, divorcée, se bat pour récupérer ses deux enfants, enlevés par leur père roumain. La dernière étape du fait-divers s'est jouée à Bucarest. Sur les traces de ses filles depuis cinq ans

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publié le 22 juin 1995 à 6h01

Elle ne demande rien. Elle est assise à la cafétéria de l'aéroport

de Bucarest, vaguement souriante. Elle dit qu'elle est fatiguée. A ses côtés, Constantin a la larme à l'oeil. Le vieux prof de physique qui, depuis six mois s'est transformé en garde du corps, en chauffeur, en détective, aide Rita depuis son premier séjour à Bucarest. C'est le cinquième. Rita dit: «Le dernier.» Rita dit chaque fois cela. Ici, loin de Metz et de son boulot de prof de dessin, malgré les embarras de la vie roumaine, la police, la corruption du système et la poussière, Rita revit. Géographiquement, ses filles, Maud et Adèle, sont très proches. La première avait neuf ans, la seconde quatre ans, quand Dan, leur père, un architecte roumain, est parti. Sur les photos que Rita emmène partout, ce sont de charmantes fillettes au regard pétillant de malice. «Tous ces jours sans les voir, sans les toucher», souffle Rita.

La dernière image de bonheur remonte à juillet 1990. Rita et Dan ont loué un chalet dans les Alpes suisses où les ont rejoints les parents de Dan. Tout a l'air calme et harmonieux. Il est prévu, à la fin du séjour, que Dan emmène ses filles aux Etats-Unis pour trois semaines de vacances. Rita doit rentrer à Metz travailler à l'agence d'architecture qu'ils ont montée. En cours de séjour, Dan s'absente pour «des raisons professionnelles». Il laisse Rita et les enfants, promet de rentrer vite. A son retour, les filles et lui décollent de Genève. Direction: Houston où Dan a monté une affaire

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