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Portrait

Sans lui, Jean-Michel Boucheron serait peut-être encore député-maire d'Angoulême plutôt que prisonnier à Buenos Aires. Mais il y eut MARCEL DOMINICI, sa photocopieuse, son «comité de chômeurs»... Le tombeur de Boucheron

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publié le 21 août 1995 à 7h05

Sur les hauteurs d'Angoulême, dans le pavillon qu'il s'est

construit, Marcel est le copain des journalistes de Sud-Ouest et de Charente libre, de quelques chômeurs et de certains avocats. L'ennemi de beaucoup d'autres. L'actuel maire d'Angoulême, Georges Chavanes, ne tarit pas d'éloges à son égard et avoue, quand on le pousse, que si Marcel n'avait pas été là, lui ne serait peut-être pas dans le fauteuil (usé) qu'il occupe depuis 1989. Henri Emmanuelli, Premier secrétaire du PS, le snobe. Lucette Michaux-Chevry le vomit: l'égérie chiraquienne, dénoncée par Marcel Dominici pour avoir utilisé le même réseau que Boucheron, lui doit sans doute de ne pas avoir été nommée ministre. Tous deux viennent de porter plainte contre Marcel en diffamation. «C'est ennuyeux, non?», demande-t-on. «Pensez-vous, c'est une félicité», répond-il, un sourire jusqu'aux oreilles.

Marcel, père corse, mère italienne, débarqué en France après l'indépendance de la Tunisie en 1957, et à Angoulême par contingence professionnelle ­ingénieur thermicien de formation, il fut longtemps chômeur, jusqu'à ce qu'il crée avec son fils une petite société de conseil en bâtiment­, traque la fausse facture, se repaisse de chiffres et de virgules, s'oxygène dans les couloirs des tribunaux.

Après avoir déterré le tentaculaire dossier Boucheron, Marcel aurait pu rentrer dans le rang et coller ses étiquettes sur sa collection de films vidéo. C'est ce qu'il a essayé de faire. Au bout d'un an, il avait pris une dizaine de kilos,

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