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Libération
Portrait

Christine Boutin, vraie fondamentaliste médiatique et fausse dame patronnesse, appelle à défiler contre le Pacs dimanche. La droite canon.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Antigone s'est pendue dans son tombeau. Jeanne a péri sur le bûcher.

Blandine, jetée aux lions, fut déchiquetée par un taureau. Et Christine? Christine a pleuré pour quelques mots justes de Lionel Jospin qui, s'irritant de l'interminable débat parlementaire du Pacs, l'a traitée de «députée marginale (") et outrancière». Ainsi va Christine Boutin, petite martyre et pas vraiment sainte. Elle s'adapte à son époque, médiatique et cathodique. La députée des Yvelines a mûri sous la loi Veil, elle s'est révélée avec les lois sur la bioéthique pour éclater avec le Pacs. Les vieilles dames comme il faut et les jeunes bien mis qui lui font la claque à l'Assemblée et dans ses innombrables conférences parlent d'elle comme d'une mère. Comme la nièce de Créon ou la Pucelle de Domrémy, «elle appartient à la lignée de ces femmes qui osent s'opposer au consensus de leur temps», explique Marie-Madeleine Martinie, éditorialiste à Famille chrétienne.

Les premières ont payé de leur vie. Christine donne de sa personne, au risque de dérouter ses supporters naturels. En attendant Sophocle et Péguy, elle se fait mutine, coquine et égrillarde pour Karl Zéro, Thierry Ardisson ou les magazines gay. Elle répond à toutes les questions insolentes. Si elle aime le sexe ­ «oui, j'aime le sexe» ­, si elle a déjà eu des expériences homosexuelles ­ «non, à 12 ans je regardais les petits garçons» ­, si elle est fidèle à son mari" Elle s'épanouit sans risque, pense-t-elle, dans le contre-emploi. On l'attend en gr

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