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Libération
Portrait

Susan Sarandon, mère supérieure.

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A 52 ans, l’actrice s’épanouit en Grande sœur véhémente, maternelle et activiste, à l’affiche de «Ma meilleure ennemie».
par Viviane JOUBERT
publié le 10 février 1999 à 23h41

Les yeux, on s’y attendait. Après tout, ils sont sa marque de fabrique, son signe de reconnaissance. On les imaginait intelligents, pénétrants et chaleureux. Ils sont tout cela et plus encore. Quelque part, en arrière-plan, il y a un scintillement de rigolade toujours prêt à bondir. La seule mention du nom de Susan Sarandon suffit à faire jaillir des râles énamourés, et, curieusement, pas uniquement parmi la gent masculine. A chacun sa référence, sa citation, son image favorite. Pour certains, ce sera cette façon si personnelle de donner un chic fou à un jean moulant et à de très discutables santiags dans Thelma et Louise. D’autres évoqueront avec émotion la lingerie froufroutante de Janet, qui parvient même à éclipser le rouge à lèvres de Tim Curry dans The Rocky Horror Picture Show. Pour d’autres encore, ce sera pour la vie le couple de vampires kitschissimes qu’elle forme avec Catherine Deneuve dans les Prédateurs. Et on peut d’ores et déjà miser sur le béret existentialiste et la veste de daim de Ma meilleure ennemie (en VO, Stepmom) (1) pour entrer dans les images du panthéon de Susan Sarandon, le film finissant, lui, aux oubliettes.

«Qu’est-ce que j’apprends ? Catherine Deneuve joue dans un film qui s’appelle Belle-Maman ?» s’enquiert-elle, intriguée. Eh oui, les hasards de l’actualité ciné sont tels qu’elles se retrouvent toutes les deux dans le rôle principal d’un film qui porte le même titre (stepmom veut dire belle-mère). Mais c’est le rôle de mère que Susan Sarando