Il se voyait de nouveau dans la lumière. En haut de l’affiche, sitôt gagnées les élections européennes. Les sondages ne le donnent-ils pas toujours moderne, de gauche et décontracté ? Mais revoilà Jack Lang à Blois, penché sur sa roseraie. Poliment remercié, une fois de plus. «Je pouvais faire six points de mieux que Hollande, j’avais quinze points d’avance parmi les jeunes !» Il ne comprend pas. «On me tresse des couronnes en permanence. Et en même temps, on met d’autres que moi à ma place. Quel gâchis de compétences !» En 1997, déjà, il était persuadé d’entrer au gouvernement : «Beaucoup ont voté en pensant retrouver Lang au ministère de la Culture. Et beaucoup n’ont pas digéré.» Pas de raison officielle. Jack Lang, à entendre les socialistes, est paré de bien des qualités. «Il est difficile à remplacer», assure l’un d’eux. Son bilan culturel ne serait pas en cause. On salue ouvertement sa gestion rigoureuse, «au franc près». Et on feint même de parier sur l’avenir de «ce type dont la gauche aurait tort de se passer». Pourtant, l’exil politique s’éternise. Six ans déjà. «Presque un septennat», soupire l’ancien favori de François Mitterrand.
Robert Badinter, de la terrasse du Conseil constitutionnel, s’agaçait des fêtes incessantes du «Bouffon», son voisin de la rue de Valois. Dix ans plus tard, la tendance est aux tailleurs Trautmann, pas aux cols maos. Les socialistes balayent jusque dans les coins les paillettes de l