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Libération
Portrait

Nathalie Kaas, 28 ans. Depuis fin 1993, elle défend bec et ongles son père, accusé, à tort selon elle, du meurtre de sa mère. Touche pas à mon père.

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publié le 16 avril 1999 à 0h47

«Ma mère est morte il y a six ans. Ses assassins courent toujours.

Mon père a fait trois ans de prison pour rien. Mes frères sont en thérapie. Je suis ruinée et j'ai divorcé. Mais tout va très bien» (1). Amateur de théâtre de boulevard, Nathalie Kaas, 28 ans, tourne les situations dramatiques en dérision et puise sa force dans l'héritage: «Mes parents m'ont légué une pêche et une vitalité incroyables.» Elle a évolué auprès d'un «clown cynique» et d'une «déesse aérienne» qui, à 19 ans, l'ont enfantée «dans un moment d'inattention». André et Sylviane se sont mariés deux ans plus tard, par amour, «pas par convenance». Ce couple, anticonformiste et libertin, se fiche du qu'en-dira-t-on. Sa mère, sosie de Mireille Darc, séductrice et secrète, standardiste puis éducatrice, et son père, physique de «parrain», coureur de jupons, faiseur de fric, s'installent en 1977 dans une chaumière en Normandie, se lancent dans l'immobilier et se reproduisent dans un joyeux bordel. Nathalie pousse sous la houlette d'une nounou, «froide comme de la glace». Sylviane Kaas, non plus, n'a pas été «une maman câlin», «mais une femme drôle et gaie, avant tout la maîtresse de mon père, avec ses jardins secrets, qui s'est intéressée à nous vers 10 ans». André Kaas, lui, a été «un père positif, chahuteur». «L'imaginaire» et «le ludique» irradient la maison, même si «les parents se chamaillent tout le temps, se boudent comme des gamins, et se réconcilient bruyamment, ce qui épuise les enfants». L'amour déc