Menu
Libération
Portrait

Pedja Mijatovic, 30 ans. Star du foot et leader en Espagne du prosélytisme grand-serbe chez ses compatriotes de haut niveau. Milo de terrain

Article réservé aux abonnés
publié le 15 mai 1999 à 1h03

«C'est un "chulo­ un crâneur ­ qui la ramène en permanence»; «vous

allez voir, il va vous en mettre plein la vue», avaient prévenu ceux qui le connaissent. De fait, dès le premier contact, Pedja Mijatovic fait l'effet d'un James Bond de Méditerranée. Pomponné au sortir de sa douche, le pull noir élégant rentré dans un pantalon de flanelle, le cheveu ras et gominé, on a peine à croire qu'il sort de l'entraînement. Comme toutes les autres stars du Real Madrid, Mijatovic joue au play-boy avec l'affectation d'un dandy qui n'aurait pas besoin d'en rajouter. Il dit sobrement: «Suivez-moi.» Sa Jaguar noire part en trombe, peu regardante des feux de circulation. Dans sa luxueuse résidence, il adopte l'expression décontractée de ceux dont l'opulence suffirait à exprimer la puissance. Un petit parc à la romaine, une Ferrari, une piscine, une enfilade de salons en stuc blanc, une vraie meringue, et puis, soudain, une télévision géante où passent en boucle sur CNN les feux d'artifice sur Belgrade et les tractations au sein du QG de l'Otan. «Je laisse la télé allumée en permanence, même pendant la nuit. Il ne faut jamais oublier. Le seul moment où je l'éteins, c'est lorsque mon fiston Luka entre dans la pièce. Je ne veux pas qu'il voie ça.» En quelques minutes, la mine de dandy juvénile s'est effacée. Pedja lisse avec insistance son bouc naissant. «Sur un terrain de foot, j'ai du mal à me concentrer. Je pense à ma famille et à mes amis en permanence. L'autre nuit, la capitale du Monténégr

Les plus lus