Menu
Libération
Portrait

Edmond Maire, 68 ans, ancien leader de la CFDT, persiste à plaider pour le dialogue social et le moins d'Etat. Toujours en réforme.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Toujours ce nez de boxeur. Mais c'est ceux de son camp que l'ancien

leader syndical continue à marteler de ses uppercuts théoriques, de ses swings «deuxième gauche». Au risque de taper dans le vide" Edmond Maire, rénovateur et «recentreur» de la CFDT, jubilait de houspiller Billancourt dans les années 70-80. Il plaidait pour la société civile contre l'Etat, pour le contrat contre la loi, pour la réforme ici et maintenant, contre l'inaccessible révolution. Il provoquait, il proposait, il étonnait. Aujourd'hui, l'impossible retraité qui vient de reprendre du service à France-Active, association d'insertion et de création d'entreprises, martèle le même clou qui a fini par rouiller sous les pluies acides de la dérégulation. Dans un livre de réflexion (1), l'ex-patron des Villages Vacances Familles (VVF) dans les années 90, resté conseiller de Nicole Notat, continue de prendre son monde à rebrousse-poil. Il botte les fesses de la fonction publique tel un vulgaire François de Closets, s'arrange de la flexibilité au bénéfice de l'emploi, assure que la grève n'est pas la panacée ou se réjouit bruyamment quand c'est la droite qui empoigne les rigidités. Reste que ça ne veut plus dire grand-chose de désespérer Billancourt, quand la Régie délocalise et que l'île Séguin pourrait finir en musée de la classe ouvrière. A force de se poser en moderne apôtre de la liberté et de la responsabilité, Maire en aurait-il oublié la solidarité originelle? Pas si simple.

L'un des déterminants de la pe