Jusqu'à la mi-novembre, Jean Saint-Josse ne mettra les pieds ni à
Strasbourg ni à Bruxelles pour les sessions de l'assemblée européenne. Le nouveau député avait pourtant promis de siéger assidûment au Parlement, il n'aura résisté qu'un petit mois. Celui qui a propulsé le mouvement Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT) à plus de 6% lors des dernières élections européennes, et décroché ainsi six fauteuils, invoque une raison impérieuse: les palombes entament leur descente vers le sud. Pas question de manquer une journée de chasse. «J'ai aussi été élu pour continuer à chasser.»
Aux hémicycles, Jean Saint-Josse préfère sa palombière, une cabane refuge sur pilotis à vingt mètres du sol, parmi les arbres, rêve de gamin coureur des bois qui aurait trop lu les Copains de Jules Romains. Ce bavard se contente ici de peu de mots, coupe le jambon du casse-croûte matinal et débouche le bordeaux qui l'accompagne. Tant pis pour le «machin» strasbourgeois «où, de toute façon, l'on ne siège que quatre jours par mois». Le député européen n'aime pas l'Europe. Il a voté «non à Maastricht», rejette toute forme de fédéralisme et voue aux gémonies les technocrates de la commission, accusés de s'en prendre à la chasse sous le poids du «lobby vert». Et le million de chasseurs qui l'a porté à Strasbourg? Lobby aussi, il en convient: «Notre mandat consiste à nous opposer à toutes les législations antichasse qui pourraient être proposées. Quelle différence entre un parti politique et un groupe de pres