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Portrait

Rupert Everett, 40 ans, acteur britannique, star du «Mari idéal» et admirateur de l'auteur du «Portrait de Dorian Gray». Le portrait de Dorian gay.

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publié le 15 décembre 1999 à 1h58

Sur l'affiche du film d'Oliver Parker, Un mari idéal, c'est lui

notre idéal. Un beau brun en smoking, une fleur rouge à la boutonnière, la fermeté du menton et de la bouche contrastant avec l'expression malicieuse du regard noir, comme si la pensée et l'émotion étaient maintenues chacune dans sa propre sphère par une intervention assez vive de la volonté. Du coup, lorsqu'on rencontre pour de bon cet idéal, on redoute qu'il ne soit pas parfait. Autrement dit: que le véritable Rupert Everett ne soit pas à la hauteur de ce lord Arthur Goring, héros de la pièce mondaine qu'Oscar Wilde écrivit en 1893 devenue un film cent ans plus tard. Quelques secondes en sa compagnie suffisent à dissiper la crainte. Est-ce le décor propice de l'hôtel Raphael dont le luxe désuet semble avoir été prélevé dans les cabines de première classe du Titanic? Est-ce sa façon d'être de plain-pied tout en laissant constamment planer le doute d'un effroyable ennui d'être là? Rupert Everett semble avoir été téléporté de cette aristocratie londonienne de la fin du XIXe siècle si chère au coeur et à l'humour de Wilde qui la décrivait comme suit: «Une mixture de beaux imbéciles et de brillants lunatiques.» En précisant que Rupert Everett appartiendrait à une catégorie particulière, la sienne, celle du penseur libertin. Le genre de garçon qui pourrait s'excuser (et d'ailleurs il le fait) d'être sérieux tout en ayant l'élégance de vous faire croire que vous êtes plus perspicace que lui. Ce qui ne l'empêche pas

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