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Libération
Portrait

Jean-Michel Jarre, 51 ans, musicien pharaonique, célèbre la fin du millénaire au pied des pyramides d'Egypte. Le mur du son.

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publié le 20 décembre 1999 à 2h23

Il y a ceux qui aiment et ceux qui détestent. Certains reprendraient

bien un bol d'Oxygène, d'autres se bouchent les oreilles à l'évocation de ses «mélodies pour ascenseur». Au milieu de la cacophonie, Jean-Michel Jarre court toujours. «Pas le temps de m'occuper des critiques.» On le taxe de mégalomanie? Il répond qu'«un type qui monte seul sur scène avec un spot et une guitare sèche» l'est dix fois plus. Le mage des synthés, signalé au Livre des records, a vendu 55 millions d'albums dans le monde. De la muraille de Chine aux gratte-ciel de Houston, des millions de Terriens ont assisté aux «mass-concerts» de ce petit homme au sourire mi-énigmatique mi-angélique, qui roule en Smart («moins de place à l'intérieur, plus à l'extérieur»), ne fume pas et dort très peu. Cuir des pieds à la tête, montre technoïde au poignet, cheveux en pétard et chaussures scratchées, Jean-Saint-Michel-Jarre prépare sa prochaine mission. Le 31 décembre, il orchestrera les «Douze rêves du soleil», un opéra électronique au pied des Pyramides de Gizeh en Egypte. 50000 spectateurs attendus, 1000 artistes sur scène, un budget de 9,5 millions de dollars et Oum Kalsoum projetée sur Khéops, le show s'annonce pharaonique. Mais pour l'opposition égyptienne, cette «desert party», qui a le mauvais goût de tomber en plein ramadan, est trop coûteuse. «Plutôt que de verser des sommes colossales à un compositeur français, le ministre de la Culture aurait dû faire appel à des artistes égyptiens et économiser ainsi

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