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Portrait

Jocelyn Gourvennec, 27 ans, ex-grand espoir du foot, porte, depuis le banc de touche, un regard aigu sur son monde. Foutu business

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publié le 27 décembre 1999 à 2h17
(mis à jour le 27 décembre 1999 à 2h17)

Il s'en sort comment? Entre méfiance instinctive qui lui fait passer ses états d'âme au filtre de son quant-à-soi et orgueil glacial de réflexif préférant l'introspection vacharde aux jérémiades en place publique. Jocelyn Gourvennec était annoncé comme un Platini océanique, plus esthète et moins roublard, plus poète et moins engrangeur, mais tout aussi capitaine du jeu à longue vue. Il avait fait ses humanités à Rennes et à Nantes, clubs au jeu à belle facture mais à budgets limités. Marseille devait être le promontoire de ses ambitions. L'OM devait lui permettre de sortir de l'ombre de Zidane, de hausser son sens stratégique au niveau des virtuosités de l'enfant des quartiers Nord, et de porter comme lui l'habit de lumière de l'équipe de France. Un peu plus d'un an après son débarquement sur la Canebière, le Breton est à ranger au rayon des fusillés du foot-bizness. Et la forte tête bien faite se fait parfois l'effet d'être un trépané au royaume des têtes de linotte. A l'OM, Gourvennec a fait banquette avant d'être mis au rebut par Rolland Courbis, l'entraîneur qui l'avait fait venir. Sans ménagement, il a été éjecté vers Montpellier qui peinait en fin de classement et où Jean-Louis Gasset, le «coach», n'a rien trouvé de mieux que d'en faire un bouc émissaire des déboires de ce club à l'atmosphère soi-disant familiale. Aujourd'hui, c'est l'hiver et le «mercato», cette foire aux joueurs de la dernière chance, vient d'ouvrir. Courbis et Gasset ont été congédiés pour manque

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