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Libération
Portrait

Concert de louanges

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Hélène Grimaud, 29 ans, surdouée du clavier, partage sa vie américaine entre ses loups et ses récitals. Bientôt à Nantes et à Paris.
publié le 6 janvier 2000 à 21h56
(mis à jour le 6 janvier 2000 à 21h56)

Hélène Grimaud ne jouera probablement jamais Pierre et le Loup de Prokofiev. A 29 ans, celle dont les critiques prédisent déjà «la consécration comme superstar du piano» et affirment qu'«elle est une des dix plus grands pianistes au monde» n'a pas peur des grands méchants loups. Elle en élève même trois ­ deux mâles, Apache et Lucas, et une femelle, Kaila ­ dans les bois de South Salem, bourgade de l'Etat de New York où elle a acheté il y a deux ans une propriété de cinq hectares. «Les loups sont entrés dans ma vie comme tout le reste, par hasard. Quand j'ai rencontré ma première louve, ça a été le coup de foudre. Ce n'est qu'ensuite que j'ai pris conscience du fossé qui existe entre la vraie nature du loup et l'idée que les gens en ont. On l'a tantôt mythifié, tantôt diabolisé"» C'est pourquoi elle a créé le New York Wolf Center, association dont le but est de «faire prendre conscience aux hommes de l'utilité de ce prédateur». Les loups «m'apportent un environnement propice à la concentration, poursuit-elle. Ils me donnent le recul nécessaire pour ne pas me laisser leurrer par les choses superficielles avec lesquelles on est malheureusement le plus en contact quand on fait le métier de pianiste.» Du coup, elle est devenue «la fille qui vit avec les loups». La pochette de son CD le plus récent est couverte d'empreintes de pattes et elle y a inclus un texte sur la nécessité de protéger cet animal. «J'évite de me définir», prévient-elle de sa voix pressée qui parfois perd son