Menu
Libération
Portrait

François Roussely, 55 ans, a mené EDF dans la bataille de la tempête et remobilisé l'entreprise qui s'ouvre à la concurrence. Le transformateur.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 janvier 2000 à 21h53

Il était loin de se douter que les «lignards» deviendraient les

héros des premiers jours du XXIe siècle. Loin d'imaginer qu'il allait, du jour au lendemain, se retrouver à la tête d'une «armée en marche», prête à affronter la boue, la nuit et le froid pour rétablir l'électricité dans les logis. Quand, au soir du 27 décembre, la seconde vague des rafales a déraciné les arbres et couché les poteaux de France, plongeant plus de 3 millions de foyers dans le noir, François Roussely s'est transformé en chef de guerre, mobilisant ses troupes, jetant tous ses moyens dans la bataille, et même les autres. «Une âme commune a soufflé chez EDF», confie un collaborateur. Le patron d'EDF a compris que la tempête était aussi, peut-être, une chance inespérée de souder des équipes déboussolées par la fin du monopole.

Quand on sait tenir tête à Pierre Joxe, le plus orageux des ministres de la Défense, on peut bien affronter toutes les tempêtes de la planète. C'est peut-être là le secret de Roussely: cet ancien haut fonctionnaire ne craint rien, ni personne. Pour avoir mis au pas policiers et militaires, à l'Intérieur puis à la Défense, il sait que rien ne compte davantage que le travail et l'écoute. Pour s'être frotté pendant dix-sept ans aux plus hauts échelons du pouvoir, il sait combien les honneurs sont éphémères et parfois même usurpés. Au fond, il n'aime rien tant que les crises qui permettent de révéler la vraie nature des êtres.

Vendredi dernier, il s'inquiétait. Le dernier foyer de Fra