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Libération
Portrait

Le cave du siècle.

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Nick Leeson, 32 ans, le trader qui a mis en faillite la banque Barings, raconte ses petites affaires dans son autobiographie.
publié le 27 janvier 2000 à 21h40
(mis à jour le 27 janvier 2000 à 21h40)

Le 3 juillet 1999, Nick Leeson débarquait à l'aéroport de London-Heathrow. Après quatre ans et demi passés en prison à Singapour, le trader déchu de la banque Barings pouvait enfin goûter ce doux retour dans la mère patrie. Sitôt dans le hall, deux huissiers lui tendent un papier bleu: une injonction à payer 100 millions de livres, plus de 10 milliards de francs. Il va falloir réparer une partie des dégâts.

La semaine dernière, Nick Leeson recevait dans un salon de l'hôtel Royal Monceau, en pleine tournée promotionnelle. Après l'autobiographie, Trader Fou, le film, Trader tout court. «Le livre a payé mes frais d'avocats, un million de livres. Quant au film, j'ai juste cédé les droits d'adaptation, 15 000 livres, pour payer les frais de déménagement de Lisa après notre divorce.» Un bataillon d'avocats est là pour monnayer ses moindres faits et gestes. Profitant d'un instant de relâchement, on a obtenu une heure gratuite ­ quoique fort matinale pour un samedi ­ avec Nick Leeson.

Il se plie gentiment à l'exercice, une thérapie, dit-il, avant de glisser finalement qu'il se moque du regard des autres. Dans son livre, l'ancien trader confesse volontiers qu'il est un escroc, un criminel. Nick Leeson n'a jamais été ce financier vedette dont les positions hardies sur le marché à terme auraient finalement mal tourné. «Tout est bidon.» Depuis le début, il planquait ses pertes sur un compte secret. Elles n'ont fait qu'amplifier, la logique des produits dérivés leur a donné une existence p

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