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Libération
Portrait

Malek Boutih, 35 ans, président de SOS-Racisme, affiche sa réussite et sa foi en la République. La deuxième génération de l'antiracisme? SOS image.

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publié le 19 février 2000 à 22h44

Deux choses qu'il dit: 1) «Un petit Arabe boiteux et pauvre, c'est

pas un produit médiatique au top.» 2) «De mon point de vue, j'ai réussi.» Malek Boutih est le troisième président de SOS-Racisme et, après un an de mandat, il est en train de revitaliser l'association, de la réancrer au coeur des banlieues perdues, frappant au plexus l'intégration qui ratatouille. Car, au-delà de la reprise économique et de l'implosion du Front national, la ségrégation ordinaire perdure. Affirmation de Boutih: «L'inégalité sociale, c'est plus dur que le racisme.» D'où les bagarres contre la discrimination à l'embauche, le refus d'entrée en boîte de nuit, ou la tribune nazillonne du PSG. Le tout avec des méthodes coup de poing, les «testings», entre impostures à la Gunther Wallraff et flagrant délit façon brigade des stups.

Reste que SOS-Racisme ne néglige jamais les stratégies d'image. Ses leaders se doivent d'incarner au mieux ses options du moment. «Beautiful» Harlem Désir, fils d'un Antillais et d'une Alsacienne, plaidait pour le métissage contre la logique petit blanc de Le Pen. «Big» Fodé Sylla, Sénégalais adopté à l'âge de 14 ans, aurait dû devenir l'emblème des «sans-papiers» mais s'empatta un brin dans l'institutionnalisation. «Little» Malek Boutih, enfant d'immigrés algériens analphabètes, a pour mission de sortir la deuxième génération des déprimes «bières-cachetons-chourave» et de prouver par l'exemple que l'ascenseur républicain n'est pas HS. On chasse le jeune chat noir qui somn

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