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Libération
Portrait

Florence Parly, 37 ans. Bombardée secrétaire d'Etat au Budget, elle cherche son équilibre entre doutes et sens du devoir. Elle fait recette.

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publié le 22 février 2000 à 22h41

Ni la réserve hautaine d'Elisabeth Guigou, ni l'intransigeance

féroce de Martine Aubry, ni le narcissisme flamboyant d'Edith Cresson. Florence Parly a le sourire timide et une franchise déroutante, qu'on chercherait en vain chez ses aînées en politique. Au point qu'on craint pour elle, qui ne craint pas de dire: «J'ai toujours douté de mes capacités.» Ajoute: «J'ai peur comme on peut avoir peur quand on est projeté du jour au lendemain dans la sphère publique.» Insiste: «Quand Lionel Jospin m'a demandé d'être secrétaire d'Etat au Budget, j'étais sidérée.» Aveux de faiblesse sans conséquence pour qui a grandi avec la parité en tête, mais rares dans les cercles du pouvoir.

L'épuisement qui se lit dans ses traits tirés, sur son visage diaphane, Florence Parly le confesse, évoque ce «coup de barre terrible» durant une de ses premières conférences de presse. «J'ai cru que j'allais devoir quitter la salle.» Les personnes présentes ont juste remarqué un blanc prolongé au milieu d'une phrase. Son affolement avant de pénétrer dans l'enceinte du Palais du Luxembourg? Les sénateurs ont souri de son «Bonjour, Messieurs les députés», mais apprécié la fluidité du discours. Sa terreur de déraper en direct sur France 3, chez Christine Ockrent? Ce soir-là, l'experte en finances publiques a tenu en respect son contradicteur, André Santini, vieux briscard UDF. Restent ces quatre kilos perdus en un mois. Et l'entrée en politique vécue comme un traumatisme: «J'ai eu le sentiment de devoir m'arra