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Libération
Portrait

Michel Siffre, 61 ans, a refait surface, satisfait, après deux mois et demi seul dans la grotte de Clamousse. Le fond et la forme.

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publié le 26 février 2000 à 22h34

D'abord, la voix: Michel Siffre l'a perdue. En remontant à l'air

libre. Quelques heures à peine après être sorti de sa grotte, elle s'est envolée. Le voilà aphone. Silence. Comme un lapsus. Et on a dû lui faire des piqûres d'anti-inflammatoires pour qu'elle revienne, et pour qu'il puisse répondre ainsi aux innombrables interviews qui l'attendaient. «Dans ma grotte, je ne me parlais pas. Je chantonnais, souvent.» Sous terre, dans la grotte de Clamousse, il n'y a pas le moindre bruit. A peine quelques gouttes d'eau tombent, égarées dans la nuit. Sur terre, Michel Siffre a l'air d'aimer le tumulte. Il donne ses rendez-vous dans des cafés où l'on ne s'entend plus. «Cela ne me gêne pas, dit-il, c'est comme ça que je travaille.» Ensuite, la barbe: «Ah ça, je ne l'ai pas gardée. Je déteste ça, mais je ne pouvais me raser en bas, c'était trop compliqué, car il aurait fallu que je retire les électrodes installées en permanence sur mon visage, puis que je les remette.» Bien sûr, dans sa grotte, il avait emporté un miroir. «On se voit transformer. Et je voyais ma barbe pousser, la fin, vraiment cela ne me plaisait pas du tout.» Aujourd'hui, sans barbe, on ne le reconnaît pas. Visage de tout le monde, lui qui aime à dire: «Au moins, j'ai servi à quelque chose. J'ai fait des découvertes, on pourra dire cela de moi.» Enfin, la sonde" dans le cul. Il en parle tout le temps. «Attendez, cette troisième expérience, je n'ai pas fait ça par plaisir. Avoir ça dans le derrière, jour et nuit, to

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