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Libération
Portrait

Complètement égale.

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publié le 6 avril 2000 à 0h15

Tchatcheuse, argumenteuse, mais vraiment pas péremptoire.

Convaincue, convaincante, mais se laissant submerger à plaisir par le doute. Active mais pas activiste, enthousiaste mais pas encore trop emberlificoteuse. Rouée pourtant, le masquant derrière l'éventail de la fraîcheur, de la naïveté. Féministe mais pas puriste, pas puritaine, pas trop. Féministe, mais pas exclusivement. Politique certainement, gauche-gauche, avec des remontées de marxisme, des proximités sourcilleuses avec Bourdieu, des réflexions sur «le «système», sur l'«aliénation». Clémentine Autain, 26 ans, coprésidente de Mix-Cité, est l'un des porte-flambeaux d'un néoféminisme émergent.

D'où vient que cela redémarre? Le redoux économique permet-il la remontée de revendications englouties? Fallait-il une génération pour que les filles s'avisent que les acquis de leurs mères étaient chaque jour à reconquérir? L'apologie des valeurs dites féminines (concret, apaisement) n'est-elle qu'un leurre pour cacher des inégalités qui perdurent? Le volontarisme du débat sur la parité a-t-il braqué les projecteurs? En tout cas, le sexisme revient dans le collimateur. Et les plus jeunes le combattent à leur manière: au coude à coude avec les garçons et sans s'enfermer dans un ghetto.

1997. Elle a 23 ans. Elle papillonne dans la militance. Cherche à investir cette énergie qui lui dévore les joues et qui fait dire à sa meilleure amie qu'«elle ne se sent bien que quand elle a multiplié les activités». Elle a frayé avec les associa