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Libération
Portrait

Di, Dodi, body.

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Trevor Rees-Jones, 32 ans, ex-garde du corps de Dodi al-Fayed, témoin amnésique de la mort de Diana, tente de refaire surface.
publié le 20 avril 2000 à 23h57
(mis à jour le 20 avril 2000 à 23h57)

Il neige sur Oswestry, petite ville d'une dizaine de milliers d'habitants, à quatre heures et trois changements de train de Londres. Au mois d'avril, c'est un événement. Immobile sur le pas de sa porte, Trevor Rees-Jones contemple le come-back tardif de l'hiver. Sa longue silhouette sombre ­ T-shirt noir, jogging noir ­ se découpe sur le blanc ambiant. Un «colosse», comme dit sa mère. Le «Body Guard» tend la main. Dans la petite rue, par hasard, on aperçoit les affichettes du kiosque voisin: «Affaire Diana: le garde du corps parle.» «Pendant longtemps, je me suis tu"», commence Trevor, s'asseyant sur le canapé d'un petit salon cosy, cheminée et murs de briques. «Mais les gens se sont mis à m'accuser, à raconter un tas d'histoires sur moi. Il fallait que je me défende.»

Il a donc écrit un livre. Une partie souvenirs, dernier été de Di et Dodi, yachts, palaces et paillettes, «parce que c'est ça que les gens me demandent». Et une partie plaidoyer, celle qui lui tient à coeur, où il explique qu'il a été «un bon garde du corps». «Je me suis posé la question des centaines, des milliers de fois. S'il fallait revivre cette soirée, je referais les mêmes gestes, je n'agirais pas différemment.»

Lorsqu'il se réveille à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le lendemain de l'accident du 31 août 1997, Trevor n'a aucune idée de ce qui lui est arrivé. Sa mort a été annoncée, puis démentie. Il est bien vivant, malgré le poumon perforé, le dos brisé, le poignet cassé et le visage «en miettes». «C'

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