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Portrait

Fastes food.

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Stéphane Bern, 36 ans, expert ès têtes couronnées, conjugue, avec ses convictions royalistes, Audimat et droit divin.
publié le 2 mai 2000 à 0h39
(mis à jour le 2 mai 2000 à 0h39)

Il aurait voulu ressembler à Juan Carlos. La prestance de l'Ibérique, ses traits aimables: un régal. Une première poignée de mains dont «la formalité ne m'avait pas permis de mesurer l'intelligence du souverain» convainquit en revanche Stéphane Bern de la distance le séparant de son idole. Dès lors, il reconnut en Charles d'Angleterre son «jumeau astral», confiant à son tailleur comme le prince au sien le soin de gommer une silhouette un peu épatée dans sa partie postérieure. Mais plus que tout, lui et Charles ont eu la même mère, à une couronne près. Comme Elisabeth, Mélita était «abusive», mère «puissante, dominant son couple et sa famille», «une reine omnipotente et qui m'aura pénétré du sentiment que tout ne s'obtient que par l'effort et l'abnégation ­ tout, à commencer par l'affection des siens». Dès lors, comment s'épanouir?

En faisant le Fou du roi chaque matin sur France Inter (au grand dam des tenants du service public), en conjuguant Audimat et droit divin sur TF1 avec Célébrités et Sagas, en se respectabilisant au Figaro (magazine, madame, ou tout court) où il tient la chronique du gotha, en s'encanaillant dans les Grosses têtes où on lui donna du «mademoiselle Bern» sous la férule de Philippe Bouvard qui lui a enseigné qu'«il faut dix ans pour se faire un nom dans la presse, un an à la radio et dix minutes à la télévision». Cumulard heureux et marchand de sable, Stéphane Bern a gagné en visibilité (ainsi qu'on l'enseigne dans l'école de commerce de Lyon où il fit

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