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Libération
Portrait

L'année prochaine à La Havane..

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publié le 15 juillet 2000 à 2h16

A voir Gloria Estefan se déhancher en play-back il y a quelques semaines à la télévision, on mesurait la distance qui sépare la perception de la chanteuse des deux côtés de l'Atlantique. Ici, c'est une pourvoyeuse de tubes au parfum latino, de ceux que les médias se font un devoir de matraquer dès les premières chaleurs. Aux Etats-Unis, c'est la personne que l'on consulte sur toutes les questions qui touchent à la communauté cubaine en exil, un statut de porte-parole qu'elle partage avec l'acteur Andy Garcia. Le couple qu'elle forme avec son mari, Emilio Estefan, est en outre un modèle d'intégration par l'argent, une réussite comme l'Amérique aime les montrer en exemple : tous deux sont à la tête d'un empire financier qui englobe maison de disques, studios d'enregistrement, restaurants, et depuis peu des intérêts dans le cinéma. Dans le livret de son dernier disque, Gloria est habillée par Dolce & Gabbana et photographiée par David Lachapelle. Et ça ne la dérange pas de faire le karaoké d'Arthur sur TF1. Elle a de l'humilité et de la patience.

Mais Gloria Estefan est surtout un rare (unique ?) exemple d'artiste qui mène de front, avec le même succès, deux carrières dans deux langues différentes, sans que l'une soit le calque de l'autre. Sa production en anglais touche le grand public adulte, qui acclame en elle une Madonna chaste. Les disques en espagnol sont intimes, témoins de son identité cubaine, liés à ses souvenirs d'enfance. Le répertoire de son dernier album renvoie a

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