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Libération
Portrait

Félines pour l'autre

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publié le 3 août 2000 à 3h11

Lune descendante, intérieur feutré, champagne, actrices débutantes et adjoints au maire, vrais petits-fours et faux diamants... Les conditions idéales d'une apparition. Les mules vernies à talon glissent sur la moquette épaisse, le velours moucheté se fraie un passage entre les smokings, une odeur de patchouli s'incruste: voilà les femmes panthères. Plus une kermesse ch'timi, plus une avant-première à l'UGC lillois ni, quand vient la saison, un festival de Cannes ne s'imagine sans elles. Pascaline, la mère, et Esmeralda, la fille, ont fait de leur vie un happening permanent, un mystère de fête foraine, une «légende» pour ceux que ça amuse, une «imposture» pour ceux que ça énerve. Anecdotes ambulantes, mascottes jet-set, elles manient la rumeur, jonglent avec les journalistes, jaillissent entre les lignes des carnets mondains, et partent amasser du rêve sur les yachts de Méditerranée pour le ramener jusqu'aux supermarchés d'Armentières, leur territoire. Pascaline fouille dans son cabas panthère: «Tenez, ça c'est une sucette du VIP. Et ça un bonbon du Martinez.» Certains s'empressent de réclamer un autographe, entouré d'un gros smack rouge, d'autres lèvent les yeux au ciel. Mais la boulangère pourra toujours les traiter de «prostituées», ne s'improvise pas panthère qui veut. C'est même le fruit d'un long labeur. Première condition: le total look. Sac à main, gants, jupes, manteau et chapeau doivent impérativement être panthères. Seule Esmeralda s'autorise quelques escapades «e