Olivier Jacque, 27 ans, motard en tête de la catégorie
des 250 cm3, gère avec prudence sa carrière de fonceur.
Une houppette blonde, l'oeil rieur lorsqu'il se sent en confiance, Olivier Jacque pourrait laisser tranquillement enfler une notoriété reconnue. Celle d'un équilibriste sur deux roues, lancé telle une fusée sur les circuits bitumés du monde entier. A 27 ans, celui qui fut rebaptisé Tintin par Jean-Philippe Ruggia, son premier coéquipier, n'a pourtant rien du reporter globe-trotter. Il affiche même une timidité très ancrée dans la peau d'un personnage qui, d'ordinaire, exige bien plus d'extraversion. En devenant le pilote le plus en vue du paddock, catégorie 250 cm3, le petit bonhomme a dû endosser un costume bien trop grand pour lui depuis que ses résultats lui font enfin miroiter un titre mondial. Jusqu'à s'exiler outre-Manche pour se fondre dans la masse et passer inaperçu.
Mais s'il discerne plus distinctement les contours de sa jeune carrière, Olivier Jacque pilote à vue, découvrant à chaque virage qu'il se sent à l'étroit dans cette vie qu'il croyait pourtant avoir taillée à sa mesure. La vitesse, la moto, la course, tout ça bien sûr n'est pas sorti du chapeau de Mandrake. Le garçon était fait pour ce métier. C'est cette comédie que lui impose sa notoriété croissante, qui le gêne terriblement. Même dans son hameau près de Trésauvaux dans la Meuse, havre qu'il défend jalousement en compagnie de Karine, le pilote se fait tout petit afin de mieux profiter de ses rare