L'agaçant (on cherchait depuis quelques jours un qualificatif cinglant et hop, à peine posé un L apostrophe, le voilà qui arrive sans crier gare, miracle). L'agaçant donc, avec Frédéric Beigbeder, c'est qu'on ne sait pas par quel bout le prendre. Publicitaire? Il vient de se faire licencier sec de chez Young & Rubicam, numéro un mondial de la pub, pour 99 francs (roman, Grasset, même prix), où il annonce dès la première page : «J'écris pour me faire virer.» Ecrivain? La mise en scène de sa mise à la porte, philippique de Michel Houellebecq à l'appui (Nouvel Observateur n°1869) sonne comme un excellent plan média (il finira par décrocher une dernière page chez Libé, vous verrez). Pitre télévisuel ? Il lui arrive, sur Paris Première, de parler en plaisantant de choses sérieuses. Critique littéraire ? Oui mais voila, à Voici. Nightclubber? Il jure, devant sa quatrième caïpirinha (cocktail brésilien, vous m'en direz des nouvelles), de mener une vie monacale depuis la naissance de sa fille (deux ans). Seule solution, un peu cavalière, le prendre par le menton. Peine perdue. C'est un appendice en galoche qu'il définit ainsi : «Il a la forme d'un nez, la couleur d'un nez, mais il ne respire pas et s'enrhume donc rarement.» On ne va quand même pas le prendre par le nez, ça n'aurait pas de sens.
Naissance ? A Neuilly, comme tout le beau monde. Sa mère traduit des romans à l'eau de rose (Barbara Cartland entre autres), son père, d'origine béarnaise, est dans la débauche. On entend par