Si le coureur cycliste Bassons était un animal, il serait Babasse, un jeune chien de 26 ans, avec de grosses papattes. Il tient ce sobriquet de la meute du vélo qui lui aboie dessus depuis deux ans parce que Christophe Bassons bave beaucoup à propos du dopage. Il a témoigné hier et devrait à nouveau être entendu aujourd'hui à la barre en qualité d'ancien coureur de Festina (ndlr : désormais dans l'équipe Delatour) sur les pratiques dopantes de cette formation exclue du Tour 1998 suite à l'interpellation par les douanes du soigneur Willy Voet au volant d'une automobile chargée de produits dopants : «Je n'accable personne, assure-t-il, mais je dirai les dangers du dopage et le manque de prévention qui entoure les jeunes apprentis coureurs. Je dirai aussi que les sportifs ne sont pas tous des victimes. Il y a des mecs méchants. Le vélo est un milieu d'hypocrites qui ne sait dire qu'une seule chose quand il se sent en danger :"Arrêtez de parler de dopage, vous faites du tort au cyclisme", j'en arrive à me demander si ce milieu est capable de réfléchir.» Comme il ne s'est jamais dopé («Ma copine n'aurait jamais accepté que je plonge»), l'autorité de Bassons en la matière l'a conduit à écrire un livre de grande tenue avec la collaboration d'un journaliste du Monde.
Bassons détaille la rude existence d'un coureur propre chez les crottés : «J'avais l'impression d'une délivrance en me confiant. Mais je ne tenais pas à livrer des noms.» Virenque ? «Il est comme beaucoup de coureurs, i