Découvrir où l'amour se love. Un refrain, un credo de vie. La plume trempée dans une eau de rose qui vire invariablement au rosse. Voilà vingt ans qu'Etienne Daho tricote ses élégantes ritournelles pop. «De la musique populaire», qualifie-t-il. Vingt ans que le Rennais est sa propre muse, et sa vie son unique puits d'inspiration. Un coup de foudre à l'endroit, une rupture à l'envers. Vingt ans qu'il scrute son nombril et gratte son journal intime, noirci de ses «mille façons d'aimer». Prêt même, selon des proches, à provoquer le chaos sentimental pour nourrir son écriture.
Car sans le lit de l'amour, sa barque, impeccablement menée, se serait échouée depuis belle lurette sur le sec. «Je ne pourrais pas écrire sur autre chose», reconnaît-il. Les faits de société, la politique...? «Je ne saurais pas.» Des fictions? «Je n'ai pas assez d'imagination.» A 44 ans, celui qui dit «mes chansons sont mes enfants» parle comme il chante : timbre doux et confident, mélopée peu rythmée, mots triés, sculptés. C'est que l'homme est le chanteur, et vice versa, comme dirait sa Suzy d'Epaule Tatoo. La chanson, sa catharsis : «Oui, c'est une soupape. C'est la seule manière pour moi de faire sortir les choses. Sans elle, je ne serais sans doute plus là.»
Le côté clair-obscur de sa personnalité timide et fragile s'imposait déjà sur ses premières pochettes. Pour l'album initial (Mythomane), un portrait-reflet dans un miroir. Sur le deuxième (La Notte, la Notte), les artistes photographes Pierre et Gi