Désir moyen pour un personnage trop plaisant, une personne trop parfaite. Actrice d’envergure mais ni renversante minaudeuse (Emmanuelle B.), ni femme brisée (Romy), ni poupée perdue (Marilyn). Star oscarisée mais dézinguant tout pathos glamour, vamp cultivant son potager, torchant ses mouflets, et ne craignant effectivement pas le vieillissement. Rien de donné, du travail pour y arriver, une sorte de copine rêvée pour les femmes d’aujourd’hui. Pas une rivale, pas une voleuse d’hommes, pas une fracassée. Un genre de cousine sympa du ciné français idéal, aux côtés de l’indétrônable reine mère (Catherine D.), de l’héritière en progrès (Chiara M.) et de l’incontrôlable amie de la famille, tout juste échappée de son asile intérieur (Isabelle A.). Rencontre quand même, plaisir tout de même. Outre-Atlantique où elle joue Pinter, un matin d’après-théâtre, tandis que sort à Paris, un film perturbant et pertinent d’Haneke.
Le lieu. Un campement agréable et vivant à Manhattan. Poussette d’enfant, chaise haute pour bébé, citrouilles de Halloween. Et dehors, cette ville grognante et dévorante qui, a priori, se conjugue mal avec la francité nature et équilibrée de Juliette Binoche. N-Y la dingue et elle qu’on renvoie au terroir du Loir-et-Cher de son enfance, à son beau pavillon en meulière en banlieue parisienne où elle cuisine, où elle peint, où elle s’épanouit. La Grosse Pomme insomniaque et elle qui sombre sans sommation, ni somnifères, pour rêver d’inconscience. La cité aux pi