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Portrait

Barreaux des coeurs.

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Patrick et Laurence Brice, 44 et 35 ans, un amour entre prisons et cavales, et un long combat pour la liberté conditionnelle.
publié le 8 janvier 2001 à 21h34
(mis à jour le 8 janvier 2001 à 21h34)

Il faudrait Claude Lelouch pour raconter cette belle histoire. Fondus enchaînés et caméra sur l'épaule, elle commencerait quand tout est bien qui finit bien. Un plan dans le chalet des Vosges sous la neige. Un homme, une femme. Elle, blonde, grande, belle, et lui en bûcheron intello, charmeur. Travelling sur le sapin de Noël, la mangeoire aux oiseaux, la Fiat Punto.

A Rougegoutte, du côté de Belfort, Patrick Brice attend sa conditionnelle. En semi-liberté depuis août, il bosse le matin, ouvrier du bâtiment, passe après-midi et week-ends en cellule. Laurence fait les marchés, vendeuse de lingerie, et l'attend tous les soirs à 7 heures devant la maison d'arrêt. La demi-vie, avant la vraie, en février, «encore quatre nuits là-bas», a-t-il compté. Et après? Vivre pour vivre. Un bébé, des balades sur le ballon d'Alsace, des virées au Bol d'or sur sa Triumph «gros cube». Rembourser aussi 8 millions de francs de dommages et intérêts. Ecrire l'itinéraire des enfants terribles. Vingt ans déjà, l'année prochaine.

L'histoire de Patrick, c'est le bon et les méchants. A Belfort, dans les années 1970, il est OS chez Alstom comme son père. Sur des «rails», mais marié à 18 ans, déjà divorcé, déjà endetté par le pavillon, la voiture, la première moto. On l'arrête pour chèques sans provision, il se rebelle, s'évade, se fait prendre. Au bout de quatre ans, il a réglé son «addition». Mais, sitôt libéré, il est arrêté, à tort, pour un hold-up. Et il s'évade.

Laurence a grandi à Craon (Mayenne), 5 0

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