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Libération
Le portrait

Amélie Mauresmo, simple dame

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A 21 ans, la championne de tennis et homosexuelle déclarée, encore incertaine pour l’open d’Australie.
publié le 13 janvier 2001 à 21h47

Bien plus qu’une joueuse de tennis. Amélie Mauresmo n’est pas seulement une sportive en devenir, classée au 16e rang mondial et retrouvant en Australie, ces jours-ci, le terrain de ses premiers exploits. Elle reste surtout cette gamine qui, voici deux ans à Melbourne, revendiqua son homosexualité à la face du monde. Réconciliation avec soi-même et perturbations familiales, applaudissements de la communauté gay et nez tordu chez ses adversaires qui s’empressèrent de mélanger choix sexuel et suspicion de masculinisation chimique.

On la retrouve dans l'arrière-pays niçois. Mauresmo a quitté Saint-Tropez et Sylvie, sa copine du temps du coming out, celle qui l'avait poussée à ne rien cacher, celle qui tenait à l'exposition de leur relation connaissant l'affectivité de la joueuse, son incapacité à séparer les registres. Pour autant, la Picarde ne renie pas le Sud, ses «mauresques» sirotées en terrasse, sa douceur de vivre. Elle continue de grimper les collines en faisant rugir son 4x4 et cherche une maison dans les environs. Elle peut bien râler contre les impôts comme tous les fortunés récents («C'est du racket.»), elle n'envisage pas de prendre la poudre d'escampette fiscale. Elle ne passera pas en Suisse comme les anciens (Noah, Leconte, Forget) et ne s'envolera pas vers Miami comme les modernes (Grosjean, Di Pasquale). La voyageuse obligée a des besoins d'établissement, des volontés de se poser que feront peut-être valser embardées sportives ou sorties de route sentimentales.

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