Jonathan ne viendra pas, Jonathan le grand frère ne vient jamais aux entretiens avec la presse écrite ou télé. Jonathan préfère rester dans sa campagne, à faire de la musique, ou partir en voyage faire le tour du monde. Alors, celui qui entre au bar de l'hôtel Costes à Paris, après un voyage au Mexique et un autre à Val-d'Isère (il y était jury pour le festival du film sur Internet), c'est Julien. Un jeune homme de 20 ans comme les autres, sauf qu'il ressemble un peu plus que les autres à Joe Dassin, son papa. Fabien Lecoeuvre, qui aide les deux frères à s'occuper de l'héritage du chanteur mort il y a vingt ans, dit de Jonathan qu'il «a les yeux et la bouche de Joe, Julien sa stature».
Ces présentations physiques faites, le compliment lancé, «vous ressemblez à votre père» et les remerciements reçus, «merci» avec un beau sourire flatté pour journalistes, comme ému d'un truc qu'on a dû lui dire cent fois, le jeune homme comme les autres s'installe, pantalon, pull, veste, clope sur clope, demande un café, s'ennuie déjà. «C'est vrai que c'est pas toujours drôle, les interviews, j'en fais à la chaîne, c'est un peu une contrainte», sourit-il pour s'excuser, en attendant les questions. C'est son rôle: Jonathan reste dans l'ombre, «mais on se parle pour toutes les décisions à prendre sur le catalogue de papa», Julien est dans la lumière, en vitrine. «J'aime pas beaucoup cette expression, rigole-t-il, mais en fait c'est à peu près ça.» Chez les fils de Clo-Clo, c'est pareil, rappelle-