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Libération
Portrait

Echec et mât

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publié le 22 mars 2001 à 0h09

Le génie de cet homme de 40 ans est à rechercher dans la philosophie des tubes. Ou comment construire un mât avec les moyens du bord quand la mer l'a brisé? «Avec un peu d'intelligence et de persévérance, on arrive à se tirer d'affaire», dit simplement Yves Parlier comme s'il s'agissait de changer une tête de delco sur la 4L du facteur. Il y aura une semaine demain, ce mammifère marin aux yeux bleus et à l'infinie douceur est rentré de son tour du monde après cent vingt-six jours. Parlier a donc réussi l'impossible: remâter et terminer cette course en solitaire après l'avoir menée jusqu'à son premier tiers. Ainsi l'Arcachonnais représente pour tous le progrès de la science et le courage à mains nues. En terminant cahin-caha la course, le voilà qui prend encore un galon de plus. Parlier et son bateau n'avaient pas encore accosté aux Sables-d'Olonne que le vainqueur, Michel Desjoyeaux, adversaire loyal, disait: «Je reste dans la rubrique sportive, lui est rentré dans la rubrique faits divers.» C'est rigoureusement exact, mais si l'on considère que le Vendée Globe est à la voile ce que le Tour de France est à la bicyclette, alors Parlier a réussi ce qu'avait réussi avant lui Eugène Christophe en 1913. En deuxième position dans le Tourmalet, Eugène Christophe casse net sa fourche. Son vélo sur le dos, il parcourt 15 kilomètres et sort le forgeron de sa sieste. Là également le règlement interdit l'assistance. Le cycliste alors actionne le soufflet, abrase sa fourche, lui fait deu

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