Etre le prince de la jeunesse, jouir d'une popularité digne de celle de Bernard Kouchner et être battu dans sa «bonne ville» de Blois par un pâle gamin de 34 ans, encore quasi inconnu il y a un an. Jack Lang, «Tonton flingué» pour 37 petites voix, garde des aigreurs d'estomac, passé les festivités d'adieu. Il ne veut plus parler de «ce personnage». Pendant la campagne déjà, il ne l'appelait que «le jeune homme».
Perruchot, Nicolas Perruchot, il se nomme. Un patronyme de bonne province, facile à retenir. Comme son programme, tout en creux: «J'ai construit mon image autour de l'anti-Lang.» Occuper le terrain blésois quand l'adversaire est infidèle, parler insécurité, installer une permanence à la ZUP, quand Jack fait scintiller sons et lumières avec Alain Decaux et Robert Hossein, vante sa Maison de la magie, invite le commissaire Navarro-Hanin. Faire sérieux, terne. Nicolas Perruchot, centriste, n'a pas eu à se forcer. Grand-père notaire, père expert-comptable, scolarité à Blois chez les bonnes soeurs de Sainte-Marie: «Nous avons eu, avec notre petite bande, une adolescence d'une totale banalité. On était une dizaine, tous enfants de bourgeois, avec les préoccupations de l'époque: musique, sorties, tennis...», se souvient un ami d'enfance. «Nicolas était plutôt discret, voire timide.» Les filles? «Il ne draguait pas. Il avait repéré Anne et Anne l'avait repéré. Et puis voilà.»
Le nouveau maire de Blois, «catholique non pratiquant», a rencontré à 15 ans, à Sainte-Marie, celle qu