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Portrait

Ségolène Royal, elle crie famille

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A 47 ans, la ministre déléguée à la Famille et à l’Enfance joue perso mais a donné aux pères un congé post-partum.
(Ludovic Carême)
publié le 12 juin 2001 à 1h13

Paru en dernière page de «Libération» du 12 juin 2001.

Elle est affligée d’un attendrissant défaut : comme tous les rejetons de famille nombreuse, l’assiette du voisin lui semble plus appétissante que la sienne. Par exemple, elle rêve de réformer la justice des mineurs «de fond en comble», une histoire qui relève (encore) du garde des Sceaux, et se verrait bien présidente de l’Assemblée nationale à la place de l’obscur Raymond Forni. Chez les Royal, les huit enfants avaient le droit de se taire et d’obéir au père, un colonel extrêmement sévère et catholique. «Mes sœurs ont été sacrifiées par cette éducation qui limitait l’avenir des filles au mariage.» (Marie)-Ségolène, quatrième, noyée au milieu du régiment, prétend y avoir appris «un grand sens de la solidarité». Personne ne la croit. On ne se sauve d’une caserne que par la ruse, ou l’insoumission.

Il y a quinze mois, elle hérite d’un titre creux, une invention sémantique «ministre déléguée à la Famille et à l’Enfance», parce qu’il faut bien donner un truc à la compagne de François Hollande. Lui laisser gouverner l’Education comme elle le réclame est «hors de propos». Trop gaffeuse, trop perso. Parfois, elle a 15 ans et demi, oublie de tourner sa langue sept fois avant de crucifier une copine ministre. Le lendemain, elle regrette : «Tout ça reste entre nous.» Et le surlendemain, resplendissante, elle humilie la copine en empiétant publiquement sur ses plates-bandes. Ministre déléguée

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