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Libération
Portrait

Recyclé

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publié le 14 juin 2001 à 1h15

Les Anglais l'ont baptisé le «millionnaire vert». Ce qui rappellera aux Français mûrs (ou très mûrs) et pas totalement amnésiques un certain «millionnaire rouge», feu Jean-Baptiste Doumeng, agromagnat du PCF et mécène du génial Tati (Jacques). Avec son communisme terroir et ses corpulences, le Frenchy collait au paysage national. De l'autre côté du Channel, le Franco-Britannique Edouard Goldsmith assume un rôle à la fois plus contemporain et aussi nettement plus sulfureux en finançant généreusement le mouvement antimondialisation au nom d'idées qu'il qualifie de «conservatrices». «Avec un petit "c", s'il vous plaît», précise cet élégant bourgeois pour bien se démarquer du Parti conservateur (les tories) qu'il abhorre. On pourrait le présenter comme l'une des vedettes mondiales du politiquement incorrect si le terme n'était aussi confus, liant dans la même mélasse sous-marins négationnistes et vrais réfractaires à la pensée unique. Il ne vit pas exactement à la campagne mais à Richmond, banlieue de Londres chic, chère et aérée. Une maison victorienne de trois étages avec un vaste jardin potager. Il a des stars du show-biz pour voisins mais pas de domestiques. Vient ouvrir sa porte lui-même, reboutonne sans façon son pantalon devant l'interviewer et, à la nuit tombée, le raccompagne vers Waterloo Station, debout dans un tortillard bourré de viandes soûles. Malgré ces manières simples, Edouard, baptisé familièrement «Teddy», reste associé à l'image de son défunt frère cadet, Ji

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