Menu
Libération
Portrait

La littérature à l'estomac.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 juin 2001 à 1h23

Elle parle. D'abord des problèmes de malbouffe, OGM, vache folle, intoxications par les listéria ou autres dioxines... . Avec rigueur et précision, comme une scientifique convaincue qu'en matière de sécurité alimentaire, la situation française est finalement rassurante, à quelques exceptions près comme la vache folle. Elle a l'aisance des responsables de communication, chargés de dédramatiser les phobies du public.Puis, elle embraye. Sur des travaux de recherche chez des souris, pour comprendre comment des produits chimiques au nom imprononçable donnent des cancers de l'estomac. Comme si elle était une chercheuse en toxicologie. Puis quand elle a fini tout cela, elle s'arrête une demi-seconde, le temps d'allumer une cigarette, puis elle reprend. Et elle parle du polar. Comme si elle en écrivait, en publiait, vivait dans ce monde. Ni intox, ni scénario, elle fait réellement tout cela à la fois. Andréa H Japp a sept vies. Du lundi au jeudi, elle est Lionelle Nugon-Baudon, responsable à l'Inra de Jouy-en-Josas d'une équipe de 20 chercheurs sur les relations entre alimentation et cancers digestifs. Et chargée de communication sur toutes les questions de sécurité alimentaire dans le même institut. Du vendredi au dimanche, et pendant les vacances, elle est Andréa H Japp, auteur (de polars, de romans noirs ou romans tout court, et récemment d'une BD); directrice de collection chez Flammarion, et scénariste de télévision...

Schizophrène Lionelle/Andréa? Elle avoue «quelques composant