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Portrait

Olivier Besancenot Poste trotskiste

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Olivier Besancenot, 27 ans, postier. Il remplace Alain Krivine pour la candidature LCR à la présidentielle de 2002.
publié le 5 juillet 2001 à 23h59

Notre homme n’a pas la tête d’un futur Premier ministre. Faut dire qu’il a rouillé le rail trotskiste qui menait à tout à condition d’en sortir, il se perd aujourd’hui quelque part dans des locaux modestes, avec banderoles rouges enroulées au sous-sol et librairie militante à l’entrée. Le casting de la puissance future se fait ailleurs. Lui a l’oeil brillant, le zygomatique souple du facteur de 27 ans qui copine avec les concierges et les femmes de ménage des beaux quartiers, en leur glissant les mots de portugais appris avec une ex-petite amie brésilienne. Olivier Besancenot porte le courrier en pédalant dans les allées chic de Neuilly. Il sera aussi probablement le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire à la prochaine élection présidentielle puisque Arlette, maîtresse femme de Lutte ouvrière, ne mélange pas les torchons et les serviettes de la révolution.

Le trotskisme serait donc encore en âge de procréer. Il était depuis quelque temps revenu aux devantures des journaux, mais comme une vieille maladie honteuse, qu'un Premier ministre a cru devoir avouer plutôt qu'assumer. Et puis, des entrailles de ce vieux monde, qui ne compte plus ses traîtres et se rejoue la guerre des fidèles, est sorti un jeune. Un vrai jeune, le visage encore poupin. TrotskismeÊne fut pas son premier cri. «Ça me dit quelque chose, mais je ne m'y réfère pas, ce sont des querelles d'un autre temps.» D'ailleurs, sa première lecture politique, c'était le Che, resté comme une belle gueule sur tee