Ça peut paraître idiot, mais quand j'étais gamin, je rêvais de devenir pianiste de bar.» A 37 ans, Jean-François Copé n'a pas le physique de l'emploi. Du reste, le secrétaire général adjoint du RPR, chargé du programme, et maire de Meaux (Seine-et-Marne) se verrait plutôt futur ministre du Budget. Malgré son goût confirmé pour la télé «même les jeux ou les séries un peu débiles», malgré sa fréquentation maintenue de Largo Winch, héros de BD genre homme d'affaires-aventurier, il a vite grandi. A moins qu'il ne se soit tout simplement abandonné à une autre passion de jeunesse: le pouvoir. «Au lycée, je cherchais toujours des trucs à présider. J'étais prêt à présider n'importe quelle association lycéenne. Naturellement, j'étais délégué des élèves.» Question héros, il faisait dans les grosses pointures. C'était Bonaparte. C'était de Gaulle. Gamin, son père, chirurgien, avait porté le courrier de la Résistance. Depuis, Copé s'est trouvé un nouveau grand homme, Jacques Chirac, qu'il sert avec une fidélité à toute épreuve: «C'est un honneur.» Il se retrouve chargé du programme RPR, tâche qui demande de l'abnégation, tant le Président fluctue et colle à l'air du temps. Mais Copé suivra. A 37 ans, il est déjà un survivant de la politique. «Je pense qu'il pense qu'il a un destin», dit Bernard Bled, ancien secrétaire général de la mairie de Paris, qui lui a mis le pied à l'étrier.
Poli très tôt à la meule chiraquienne à 26 ans, il participe à la cellule présidentielle du député de Cor