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Etoile de Mar.

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publié le 18 août 2001 à 0h26

Le dernier José Padilla tourne sur nombre de platines depuis quelques semaines. Echos de percussions lointaines, bruissements de guitare sèche, nappes synthétiques et voix exotiques portés par le vent, un vrai disque pour rêvasser sur le pont d'un yacht immaculé filant sur Moustique, ou à l'heure du cocktail dans un penthouse du Peninsula de Hong-kong. C'est ainsi, le goût jet-set s'est planétarisé et les disques de José Padilla puisant leur sève dans l'Ibiza encore hippie des années 70 et celui déjà house des années 80 sont devenus la bande-son officielle des restaurants branchés et des lofts postmodernes.

On a découvert Padilla au Café del Mar de San Antonio, à la pointe sud de l'île techno des années 90. Avec ses immeubles en béton conçus pour le tourisme de masse, la ville semble n'avoir jamais eu d'âme. C'est dans une enclave de plage constellée de rochers, surplombée par le Café del Mar, que battait il y a encore cinq ans le coeur mystique d'Ibiza. Ils semblaient affluer de partout, vers 17 heures, calmant la descente de trip d'un pétard d'herbe. Vingt ans de moyenne d'âge, sublimement fracassés comme dans une série mode de Bruce Weber ou fleurant l'eau de toilette sous la cotonnade fluo. Inspiré par le coucher de soleil, Padilla, qui avait connu les freaks et Nico sur son vélo, semblait imperturbable derrière ses platines. Il aidait à entrer dans la nuit, à l'aide de vinyles euphorisants, qu'on pouvait toujours essayer de trouver ensuite dans les grandes surfaces de Lo

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