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Du côté du manche

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publié le 24 août 2001 à 0h28

Voici donc le foyer de la sédition, l'antre des pirates, la tanière des «super-égoïstes» qui ont fait trembler l'Allemagne ce printemps: une lignée de bureaux dans un immeuble de Neu-Isenburg, une banlieue de Francfort-sur-le-Main. Quelques employées souriantes, et un chef en manches courtes qui vient lui-même chercher ses visiteurs à la réception, main tendue et large sourire. Thomas von Sturm, 40 ans, président de la Vereinigung Cockpit, le syndicat des pilotes de ligne qui a osé faire grève pour la première fois de l'histoire de la Lufthansa, accueille ses hôtes avec un thermos de café et une assiette de gaufrettes.

Pour les usagers laissés en rade dans les aéroports, pour une bonne partie de la presse allemande et pour la plupart des autres syndicats allemands, il est le corsaire en chef: le président d'une coterie de 4 200 pilotes, qui empochent déjà des revenus annuels de 150 000 à 300 000 Marks (75 000 à 150 000 euros), et qui ont profité de leur position stratégique pour paralyser une entreprise de 68 000 salariés. Au bout de deux jours et demi de grève, les pilotes ont extorqué à la Lufthansa des hausses de salaires de 12 %, plus une participation aux bénéfices pouvant monter jusqu'à deux mois de paie supplémentaire. Tandis que les hôtesses et les personnel au sol doivent se contenter de plus 3,5 % cette année.

Plusieurs mois après le conflit, Thomas von Sturm n'est pas près d'oublier la violence de certaines réactions, comme cette menace d'un ancien combattant: «Du t

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