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La balle au bon

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publié le 29 août 2001 à 0h30

Sur la route de Trigoria, au-delà de la via Appia, les innombrables calicots jaune et rouge prolongent l'ivresse footballistique de juin, lorsqu'un million de tifosi célébrèrent le succès en championnat de l'As Roma, le premier depuis des lustres. Devant le camp d'entraînement de l'équipe, quelques dizaines de passionnés défient la canicule et trépignent d'impatience pour entrevoir, l'espace d'un instant, leurs héros. «Je m'étonne de voir comment le scudetto (le petit bouclier, symbole du championnat) peut bouleverser la vie des gens alors que, pour moi, cela n'a rien modifié de fondamental.» D'emblée, Damiano Tommasi, numéro 17 de l'équipe, celui que d'ordinaire les joueurs italiens rechignent à endosser parce qu'il porterait malheur, choisit le contre-pied: «Le Calcio est surévalué. Cela me trouble, ces gens qui ne vivent plus que pour cela.» Et aussi, bien malgré lui, pour Damiano Tommasi, devenu en quelques mois la nouvelle figure du football italien. Il y a encore un an, on lui promettait le banc des remplaçants.

Avec ses cheveux bruns bouclés et sa barbe naissante qui lui donnent l'allure d'un gentilhomme du Titien, le milieu de terrain, à 27 ans, reçoit désormais l'adoubement populaire dominical. Debout dans le stade Olympique, les tifosi du virage sud saluent en choeur chacune de ses apparitions: «Je ne m'amuse que si joue Tommasi. Qu'il joue bien, qu'il joue mal, on le veut en équipe nationale.» Alors que ses prédécesseurs l'avaient pratiquement ignoré, le nouveau sé

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