Le ton est morne, l'oeil éteint, la salade niçoise insipide. Jean-Christophe Mitterrand n'y touche pas. Pas faim, trop de Temesta. Accusé de s'être rempli les poches dans une affaire de ventes d'armes avec l'Angola, multi-mis en examen, le fils de l'ancien président déprime. Depuis cinquante-quatre ans qu'il porte un nom trop lourd pour lui. Et plus encore depuis que, il y a neuf mois, la justice l'a privé de désert en lui confisquant son passeport. Exilé de Mauritanie où il s'était installé il y a cinq ans, après avoir été viré de la Générale des eaux au lendemain de l'enterrement de son père, il se dit en «résidence surveillée en France». Il habite seul avec maman, rue de Bièvre. Sa mère, Danielle, a clamé sa colère devant les caméras lorsqu'il fut incarcéré à la veille de Noël. Son frère, Gilbert, est sorti de sa réserve pour le défendre sur le plateau d'un «20 heures». Rien d'anormal dans une tribu frappée par le malheur. Pas chez les Mitterrand. Car chez ces gens-là, confesse Jean-Christophe, «on ne se touche pas». Au mieux on se tait, au pire on s'ignore. «Ma mère et mon frère se sont engagés d'une manière extraordinaire, ils m'ont surpris.» Il a dû entrer dans une cellule de la Santé pour découvrir qu'il en possédait une autre, familiale. Mais si le fils est convaincu que c'est le père qu'on attaque à travers lui, il se doute que c'est aussi le père que le clan défend. Jean-Christophe est transparent. «Un être faible», tranche un ancien de l'Elysée. Il squatte la mémo
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