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Libération
Portrait

Au tapis

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publié le 29 septembre 2001 à 0h58

Viré. Comme un malpropre. Viré par «des lâches», donc, qui n'ont pas eu le courage de lui dire en face. Pierre Dubiton a quitté le siège de l'OM, jeudi, au moment où son successeur, le nouveau directeur général Etienne Ceccaldi, y faisait une entrée tonitruante, sur l'air de: «J'ai tous les pouvoirs» et autres: «Dubiton? Je ne sais pas de qui vous me parlez.» Ainsi s'achève ­ provisoirement ­ le feuilleton de l'été. Et, dans la grande ferme des animaux qu'est devenu l'OM, ce combat de coqs va nous manquer. A ma droite peut-être extrême, l'ancien légionnaire et mercenaire Pierre Dubiton, transféré de l'OAS à l'OM, pour diriger les finances, ou ce qu'il en reste. A ma gauche, mais juré-craché sans ambition de retour politique, Bernard Tapie, un ex de la Santé redevenu star télé, qui s'occupe de ceux qui courent sur les pelouses. Deux coqs dans la basse-cour, ça en faisait un de trop. Mâle vaguement dominant et accessoirement actionnaire principal du club, Robert Louis-Dreyfus a tranché le cou de Dubiton. Mais l'animal blessé est le plus dangereux, «c'est dans la bataille que j'excelle», répète-t-il.

Dubiton le pied-noir, 58 ans, a commencé le foot à Oran, au club des Joyeusetés; un nom pareil, ça vous lance une carrière de poète. Il était milieu de terrain, «avec des qualités de combattant», déjà. Depuis, Dubiton, c'est du béton, marqué au front. Le gaillard, 1 m 80, n'a pas l'air d'une masse mais c'est un sanguin. La dernière fois qu'un manager de joueur lui a mal parlé, il lu