Viré. Comme un malpropre. Viré par «des lâches», donc, qui n'ont pas eu le courage de lui dire en face. Pierre Dubiton a quitté le siège de l'OM, jeudi, au moment où son successeur, le nouveau directeur général Etienne Ceccaldi, y faisait une entrée tonitruante, sur l'air de: «J'ai tous les pouvoirs» et autres: «Dubiton? Je ne sais pas de qui vous me parlez.» Ainsi s'achève provisoirement le feuilleton de l'été. Et, dans la grande ferme des animaux qu'est devenu l'OM, ce combat de coqs va nous manquer. A ma droite peut-être extrême, l'ancien légionnaire et mercenaire Pierre Dubiton, transféré de l'OAS à l'OM, pour diriger les finances, ou ce qu'il en reste. A ma gauche, mais juré-craché sans ambition de retour politique, Bernard Tapie, un ex de la Santé redevenu star télé, qui s'occupe de ceux qui courent sur les pelouses. Deux coqs dans la basse-cour, ça en faisait un de trop. Mâle vaguement dominant et accessoirement actionnaire principal du club, Robert Louis-Dreyfus a tranché le cou de Dubiton. Mais l'animal blessé est le plus dangereux, «c'est dans la bataille que j'excelle», répète-t-il.
Dubiton le pied-noir, 58 ans, a commencé le foot à Oran, au club des Joyeusetés; un nom pareil, ça vous lance une carrière de poète. Il était milieu de terrain, «avec des qualités de combattant», déjà. Depuis, Dubiton, c'est du béton, marqué au front. Le gaillard, 1 m 80, n'a pas l'air d'une masse mais c'est un sanguin. La dernière fois qu'un manager de joueur lui a mal parlé, il lu