Vu d'en bas, Paris, pour moi, c'était un peu l'étranger.» Quelques mystères peut-être, beaucoup de marketing et de publicité. Toutes ces paillettes qui collent au Stade français. Longtemps regardé comme un rescapé du rugby de clocher, Fabien Galthié y a succombé. L'Occitanie, elle, n'a pas mâché ses mots : «Il est parti faire la pute à Paris.» Il s'en moque, n'a pas le sentiment d'avoir perdu sa vertu en posant nu pour le calendrier des joueurs parisiens, icônes lubrifiées pour fantasmes du Marais. Sa posture ? Visage de profil, devant une armada de micros. Paradoxal tant il semble vivre chaque interview comme une épreuve. Sans doute réserve-t-il son éloquence à l'intimité du terrain.
Un demi de mêlée, ça cause. Un numéro 9, ça aboie dans le poste comme au cul des avants. Les exemples ne manquent pas. Une litanie de discoureurs, du babillard Fourroux au jacasseur Laporte, l'actuel entraîneur du XV de France. Alors, forcément, les silences du capitaine Galthié, ça gêne. «Il faut le comprendre, c'est un grand timide», estime, fraternel, le troisième ligne Abdelatif Benazzi. L'intéressé nuance, se préfère réservé : «On me tend le micro parce que j'évolue dans un sport de plus en plus médiatique. J'ai pourtant l'impression de ne rien faire d'exceptionnel, d'être basique.»
«Basique». Il voudrait qu'on y morde, aimerait tout contrôler. Cet hypersensible a souffert d'être tour à tour admiré et bafoué par l'inflexible France du rugby. Etait-ce si simple, quand la mode n'était pas enco