Il était une foi en lui. En quoi croit Cédric Pioline? «En moi», répond-il. Même s'il a perdu plus de matchs qu'il n'en a gagné cette saison. Même s'il n'a terminé l'année qu'à la 69e place mondiale quand il pointait au 5e rang il y a un an et demi. Même s'il doit, a priori, se contenter du «strapontin» du double pour la finale de la Coupe Davis qui a débuté la nuit dernière à Melbourne entre la France et l'Australie. Cédric Pioline est un tennisman de 32 ans à la gueule de chanteur de charme et au sourire parfois horripilant. Coincé entre deux générations. Hier successeur des Noah-Forget-Leconte, sans le charisme-grand communiquant du premier, l'élégance-gendre idéal du deuxième, les fulgurances du type auquel finalement on pardonne tout du troisième. Aujourd'hui grand frère des Grosjean-Clément-Escudé, gamins qui tondent la laine de la notoriété sur le dos de celui qui fut longtemps le mouton noir du tennis français. Il a désormais rejoint le troupeau. Et s'y sent bien, assurent tous ceux qui le connaissent. Ils ne sont pas nombreux. Et pas forcément dans le tennis. «Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai des amis sur le circuit, dit-il. Même si, en équipe de France, ce sont plus que des relations de travail.»
Ce n'est pourtant pas le genre d'un type plutôt branché sur le tout à l'ego, mais, cette année, Cédric Pioline s'est découvert une idole, le fantasque Croate Goran Ivanisevic, enfin vainqueur à Wimbledon, à 29 ans. «Ce qu'il a fait est extraordinaire. Avoir plongé si bas