Ça ne doit pas être très éloigné de ça, la béatitude. Des baies vitrées géantes s'ouvrant sur le gazon millimétré des terrains d'entraînement d'Arsenal. Un doux soleil hivernal, qui baigne l'immense cantine où déjeunent les joueurs du plus en vogue des clubs londoniens. Une table interminable, chargée de maillots, ballons et autres posters, qui n'attendent plus que leurs illustres signatures. Le capitaine et vétéran de la défense, Tony Adams, paisiblement endormi sur un canapé, alors que son thé refroidit devant lui. Et puis, sur le canapé voisin, il y a Robert Pires, dit «Rob», alias «Robby». Et là, Robby apprécie. «C'est le coin idéal pour travailler dans la sérénité et la tranquillité, des choses qu'on n'a pas forcément ailleurs. Ce sont, de loin, les meilleures conditions que j'ai connues. C'est un peu le paradis.»
Londonien depuis dix-huit mois, Robert Pires assure qu'il parle encore mal l'anglais. Pas grave: il n'est pas là en séjour linguistique. Son job, à Rob, c'est de faire frissonner les tribunes du vénérable stade d'Highbury en filant côté gauche, le long de la ligne, et aussi, de temps en temps, de gagner la Coupe du monde. Et puis, à Arsenal, on cause français. Because le taulier, l'entraîneur Arsène Wenger, en est un. Et que M. Arsène a maximisé le concept de la «french touch» au point de faire de son équipe un havre pour jeunes Bleus en proie au doute. A mi-chemin entre colonie de vacances et succursale de l'équipe de France. «On est toujours en train de parle